
Le 12 octobre, la Fondation Panzi a participé à une discussion interactive entre ONU Femmes, la Fondation Dr. Denis Mukwege et le Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits.
L'événement a marqué le 20e anniversaire de larésolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité(RCSNU 1325), qui a été adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies le 31 octobre 2020. Cette résolution historique a été la première à aborder l'impact disproportionné des conflits sur les femmes et à souligner l'importance de l'implication des femmes dans les questions de paix et de sécurité. Bien que trop souvent sous-utilisées, les contributions des femmes à la consolidation de la paix et à la résolution des conflits sont indispensables à l'instauration d'une paix durable.
L'événement a consisté en une session générale, animée par le Dr Clara Sandoval, à laquelle ont participé des intervenants de renom tels qu'Ángela Maria Escobar, Pramila Patten, Phumzile Mlambo-Ngcuka et le Dr Denis Mukwege. Après la session générale, les participants se sont répartis en trois groupes pour discuter des initiatives de justice transitionnelle en cours en Colombie, en Irak et en République démocratique du Congo (RDC).
"Les rêves que nous avions tous à propos de la résolution 1325 doivent encore être réalisés", a déclaré Mme Mlambo-Ngcuka, Secrétaire générale adjointe de l'ONU et directrice exécutive d'ONU Femmes. Le 20e anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies est un appel à l'action lancé aux États et à la communauté internationale pour qu'ils mettent en pratique les idéaux du programme "Femmes, paix et sécurité" en soutenant les survivants et leurs appels à la justice et à la paix.
"Merci aux survivants qui s'expriment déjà et nous montrent qu'une participation significative des survivants n'est pas seulement possible, mais qu'il s'agit du moyen le plus efficace pour parvenir à des sociétés pacifiques et inclusives.
-Clara Sandoval
Les panélistes ont souligné que la communauté internationale, les gouvernements et les acteurs de la société civile doivent accorder la priorité aux droits et à la dignité des survivants dans leurs réponses aux conflits. À la question de savoir ce que les gouvernements peuvent faire pour garantir l'accès des survivants à la justice, le Dr Mukwege a répondu : "Nous demandons instamment à la communauté internationale et aux États de craindre l'impunité : "Nous exhortons la communauté internationale et les États à craindre l'impunité. C'est le maillon faible de toutes les stratégies visant à protéger les survivants et les témoins en vue d'une véritable justice.
"Nous passons de la théorie à la pratique, il est donc nécessaire que les victimes et les survivants participent dès les premières étapes et tout au long du développement des processus judiciaires... le soutien direct de la communauté internationale aux victimes est crucial".
-Angela Maria Escobar
La session de discussion en RDC était composée de panélistes tels que Maud Salomé-Ekila, chargée de communication pour la Fondation Mukwege et la Fondation Panzi RDC, Chantal Yelu Mulop, conseillère spéciale du chef de l'État en charge de la jeunesse et des violences faites aux femmes, et Tatiana Mukanire, fondatrice du Mouvement national des survivants de violences sexuelles en RDC. Les participants ont discuté de la nécessité de la participation des survivants aux initiatives de justice transitionnelle, de l'importance de la commémoration des victimes et de leurs familles, et des réponses de l'administration actuelle de la RDC.
Le 20e anniversaire de la résolution 1325 coïncide également avec le 10e anniversaire de la publication du rapport Mapping des Nations unies, qui fait état de 617 crimes violents commis en RDC entre 1993 et 2003. Ces crimes comprennent des viols de masse, des crimes contre l'humanité et même des crimes pouvant constituer un génocide. La Fondation Panzi, le Mouvement national des survivants de violences sexuelles en RDC, la Fondation Mukwege et Amnesty International ont fait circuler une pétition en ligne appelant la RDC à mettre en œuvre des mécanismes de justice transitionnelle et à "assurer la participation effective des victimes, notamment des femmes et de tous les survivants de violences sexuelles, à la conception, à la mise en œuvre et à l'évaluation des mesures de justice holistique qui les concernent" et à "encourager la création [...] d'un fonds d'indemnisation au profit des survivants et des victimes de crimes de droit international et d'autres violations graves des droits de l'homme"."
À la fin du webinaire, certains des plus de 180 spectateurs ont allumé leur caméra pour applaudir les panélistes et les participants.
