
Le viol : une arme de guerre
La République démocratique du Congo a été à l'épicentre de certaines des plus grandes catastrophes mondiales.
les violences sexuelles liées aux conflits les plus horribles de l'histoire moderne.
Depuis des décennies, les groupes armés et les forces militaires utilisent systématiquement la violence sexuelle et sexiste comme arme de guerre, en particulier dans les provinces orientales.


Cette tactique brutale a dévasté des communautés, avec desconséquences physiques, psychologiques et sociales profondes et durables pour les survivants.
Comprendre le CRSV
La violence sexuelle liée aux conflits (CRSV) désigne les actes de violence sexuelle directement ou indirectement liés à un conflit. Traditionnellement associée au viol des femmes, la définition s'est élargie pour inclure toutes les personnes, y compris les hommes et les garçons, qui sont également victimes de violences sexuelles en temps de guerre(All Survivors Project). La violence sexuelle à l'égard des femmes comprend :
Viol collectif
Des villages entiers sont pris pour cible afin de susciter la peur et d'affaiblir la résistance.
Esclavage sexuel
Victimes détenues et exploitées de force
Grossesse, mariage et stérilisation forcés
Utilisé pour imposer un contrôle ethnique, religieux ou politique
Traite des êtres humains à des fins d'exploitation sexuelle
Affecter les personnes déplacées dans les zones de conflit
L'utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre
Dans les conflits du monde entier, les groupes armés, les milices et même les forces étatiques recourent systématiquement à la violence sexuelle pour terroriser, humilier et contrôler les populations civiles. Cette forme de violence sert des objectifs stratégiques multiples :
- Terreur et déplacements : Dans de nombreux cas, des villages entiers sont pris pour cible et les femmes et les filles sont violées en masse. Cette tactique affaiblit la cohésion sociale et provoque le déplacement des communautés(All Survivors Project).
- Ciblage sans discrimination : Souvent, la violence sexuelle et sexiste ne fait pas de distinction de sexe, d'âge ou d'appartenance ethnique. Des hommes et des femmes, des adultes et des enfants ont été victimes de violences sexuelles.
- Contrôle des ressources : La violence sexuelle est souvent liée à l'exploitation des ressources minières. Les groupes armés utilisent le viol comme moyen de contrôle des zones minières, forçant les populations à fuir pour pouvoir monopoliser l'accès aux minerais comme le coltan et l'or en RDC(HRW).
Systématiques et répandues, les violences sexuelles liées aux conflits sont souvent perpétrées dans des contextes publics et collectifs, où les viols sont commis par des groupes ou devant des communautés entières. Cette violence ne tient pas compte de l'identité et touche un large éventail de victimes, dont des femmes, des hommes, des enfants et des personnes âgées. Elle est de nature indiscriminée, visant des villages entiers plutôt que des individus spécifiques, ce qui amplifie son impact destructeur sur les communautés.
L'impact sur les survivants
Les violences sexuelles liées au conflit en RDC ont détruit la vie de dizaines de milliers de personnes. Les conséquences physiques immédiates sont souvent graves, notamment les fistules traumatiques, les infections et les grossesses non désirées. Les survivants souffrent également de profondes blessures psychologiques, de troubles de stress post-traumatique (TSPT), de dépression et d'anxiété en raison des violences qu'ils ont subies.
Au-delà de l'individu, la violence sexuelle brise des familles et des communautés entières. Les survivants sont souvent confrontés à l'ostracisme social, car nombre d'entre eux sont abandonnés par leur partenaire ou rejetés par leur communauté en raison de la stigmatisation et de la honte. Les enfants nés d'un viol sont souvent rejetés ou marginalisés, grandissant sans le soutien et la protection dont ils ont besoin. En outre, les déplacements de population sont une conséquence importante, car des villages entiers sont abandonnés par crainte des viols massifs et de la violence continue, laissant les survivantes et leurs familles sans maison ni sécurité.
Le viol est utilisé comme stratégie militaire. Ce n'est pas un sous-produit de la guerre, c'est une tactique de guerre.
Dr. Denis Mukwege
violées en RDC sont rejetées par leur famille
La violence sexuelle liée au conflit (CRSV) en tant qu'arme de guerre en RDC
En République démocratique du Congo (RDC), les violences sexuelles liées aux conflits, en particulier le viol, sont systématiquement utilisées comme arme de guerre depuis plus de vingt ans. Les groupes armés comme les acteurs étatiques ont eu recours à la violence sexuelle non seulement pour blesser et dégrader des individus, mais aussi pour terroriser des communautés entières et déstabiliser la région. Cette forme de violence est souvent perpétrée à grande échelle, touchant les hommes, les femmes, les enfants et les personnes âgées, avec des conséquences dévastatrices et profondes.
Au plus fort du conflit en RDC, on estime que 48 femmes étaient violées toutes les heures(NIH, 2011). Toutefois, cette statistique est probablement en deçà de la réalité, car de nombreux cas de violence sexuelle et sexiste ne sont pas signalés en raison de la peur, de la stigmatisation et du manque d'accès aux soins de santé ou aux recours juridiques. Le nombre réel de victimes pourrait être encore plus élevé, certaines organisations suggérant que 400 000 femmes, hommes et enfants pourraient avoir été victimes de violences sexuelles depuis le début du conflit (Human Rights Watch, 2019). L'ampleur réelle du problème reste incertaine, mais ces chiffres soulignent l'impact considérable et continu des CRSV sur la population.
Le viol et d'autres formes de violence sexuelle sont utilisés stratégiquement pour susciter la peur, forcer les déplacements et déstabiliser les communautés. Il s'agit d'une tactique de terreur qui oblige les individus à fuir leurs maisons, laissant des villages entiers abandonnés par crainte de nouvelles violences. Ces déplacements massifs exacerbent la situation humanitaire déjà désastreuse, laissant les survivants sans accès aux services de base, y compris les soins de santé et les abris.
L'impact brutal de la violence sexuelle et sexiste va au-delà des dommages physiques immédiats, tels que les blessures graves, les infections et les grossesses non désirées. Les survivants gardent souvent des séquelles psychologiques durables, notamment le syndrome de stress post-traumatique (SSPT), la dépression et l'anxiété. Nombre d'entre elles sont confrontées à la stigmatisation sociale et au rejet de leur famille et de leur communauté, car les victimes de viol sont souvent mises à l'écart et blâmées pour les violences qu'elles ont subies. En outre, les enfants nés d'un viol sont souvent marginalisés et privés des soins et de la protection dont ils ont besoin pour s'épanouir.
Prochaines étapes pour la RDC
L'utilisation stratégique du viol en RDC met en évidence le besoin urgent de mesures globales pour prévenir la violence sexuelle et sexiste, tenir les auteurs responsables de leurs actes et apporter un soutien aux survivants. La Fondation Panzi continue de s'attaquer à ce problème en offrant des soins vitaux, un soutien et un plaidoyer aux personnes touchées, tout en œuvrant en faveur d'une paix et d'une justice durables pour tous.
Le rôle des ressources naturelles
dans la perpétuation de la violence sexuelle
Les vastes richesses en ressources naturelles de la RDC, en particulier les minéraux tels que le coltan, les diamants et l'or, ont joué un rôle central dans le déclenchement du conflit. Les groupes armés ont cherché à contrôler ces ressources pour financer leurs opérations, et la violence sexuelle est devenue l'une de leurs principales tactiques pour maintenir leur pouvoir sur les zones minières. En terrorisant les populations locales par le viol, les milices et les rebelles peuvent plus facilement contrôler et exploiter les régions riches en minerais. Le lien entre la violence sexuelle et l'extraction des ressources est particulièrement prononcé dans l'est de la RDC, où se trouvent certaines des mines les plus précieuses du pays. La lutte pour le contrôle de ces zones a fait de cette région un foyer de violence, les femmes et les filles étant les principales victimes des atrocités.
JE NE PEUX PLUS FAIRE CE QUE JE FAISAIS AVANT. JE N'AIME PLUS RIEN. JE VIS SEULE AVEC LES ENFANTS ET J'ESSAIE DE PORTER LE FARDEAU MOI-MÊME.
Mme M, survivante


La Fondation Mukwege et l'Initiative de la ligne rouge
La Fondation MukwegeDenis Mukwege, lauréat du prix Nobel de la paix, est une organisation internationale fondée sur les droits et centrée sur les survivants, dont la mission est de modifier la réponse mondiale aux violences sexuelles liées aux conflits. Reconnaissant l'impact omniprésent et dévastateur de la violence sexuelle liée aux conflits, la fondation a lancé l'initiative "Ligne rouge", une campagne mondiale visant à éliminer l'utilisation de la violence sexuelle dans les conflits.
L'initiative de la ligne rouge se concentre sur trois objectifs principaux :
- Le cri moral : Évoquer un rejet clair de la violence sexuelle et sexiste sous toutes ses formes, en soulignant que de tels actes violent notre humanité commune et ne peuvent être acceptés comme des conséquences inévitables de la guerre.
- Cadre juridique : Renforcer et clarifier les obligations juridiques des États en matière d'interdiction, de prévention et de répression de la violence sexuelle à l'égard des femmes, ainsi qu'en matière de réparation des préjudices subis.
- Volonté politique : renforcer la volonté politique afin de garantir une réponse plus solide et plus rapide de la part des États, conformément à leurs obligations internationales.
Par ces efforts, la Fondation Mukwege cherche à tracer une "ligne rouge" définitive contre l'utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre, en plaidant pour un monde où de telles atrocités sont condamnées sans équivoque et traitées de manière efficace.


Denis Mukengere Mukwege, Olaa Mohamed-Ahmed, Joseph R. Fitchett
Mathias Onsrud, Solbjørg Sjøveian, Roger Luhiriri, Dennis Mukwege
Susan A Bartels, Jennifer A Scott, Jennifer Leaning, Jocelyn T Kelly, Nina R Joyce, Dr Denis Mukwege, Michael J VanRooyen
Susan Bartels, Jocelyn Kelly, Jennifer Scott, Jennifer Leaning, Denis Mukwege, Nina Joyce, Michael VanRooyen
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Hôpital de Panzi
Réputé dans le monde entier pour le traitement des victimes de violences sexuelles et de lésions gynécologiques

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Badilika : Plaidoyer et justice
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