La République Démocratique du Congo (RDC) subit une menace existentielle sans précédent depuis plus de 25 ans de crise avec l’agression du régime de Kigali et l’invasion de larges pans du territoire national qui prend le visage d’une annexion avec la mise en place d’administrations parallèles illégitimes, en violation de la Charte des Nations Unies et du droit international et en méprisant les appels au cessez-le-feu et au retrait des forces d’occupation.
C’est dans ce contexte alarmant que nous profitons du 12e anniversaire de l’Accord-Cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en RDC et dans la région, signé à Addis Abeba le 24 février 2013, pour réaffirmer qu’il s’agit du seul accord de paix visant à traiter des causes profondes de la violence armée et de l’instabilité.
Il y a urgence à revitaliser l’ « Accord de l’Espoir », où l’État congolais, les pays de la région et la communauté internationale s’étaient rassemblés pour parvenir à une paix durable en RDC et dans la région des Grands Lacs africains en adoptant une série d’engagements dont la mise en œuvre effective devait être facilités par des mécanismes de suivi aux niveaux national, régional et international pour consolider une stratégie pour la paix et le développement.
Il est regrettable de constater que le manque de volonté politique des autorités congolaises couplé à la mauvaise foi des États déstabilisateurs de la région et au déficit de mobilisation diplomatique des institutions co-garantes aient abouti au pourrissement d’une situation qui menace aujourd’hui la paix et la sécurité internationales.
Il n’est jamais trop tard pour agir et adopter des mesures urgentes et décisives pour faire pression sur les forces d’agression et d’occupation et endiguer l’escalade de la crise. Les pays et les institutions partenaires de la RDC, notamment les co-garants de l’Accord-Cadre, ne peuvent plus accepter ou tolérer ces violations flagrantes du droit international sans réagir avec fermeté.
Le temps est venu de passer des paroles aux actes. A l’instar des tous les peuples, la Nation congolaise a le droit de disposer d’elle-même, et de vivre en paix. Le non-respect des engagements pris par les signataires de l’Accord-Cadre ainsi que des appels répétés au cessez-le-feu immédiat et au retrait sans condition des zones occupées par l’armée rwandaise et du M23 doivent impérativement être assortis de sanctions vigoureuses et de la suspension de la coopération militaire et sécuritaire par tous les États et les institutions qui bénéficient de leviers sur les parties au conflit.
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur l'Accord-cadre, ses potentialités et l'absence de mise en œuvre des engagements pris par l'Etat congolais, les pays voisins et la communauté internationale, nous vous invitons à lire notre publication réalisée à l'occasion du 10ème anniversaire en 2013 ici : https://panzifoundation.org/fr/dr-mukweges-reflections-on-the-10th-anniversary-of-the-signing-of-the-addis-ababa-framework-agreement-on-peace-security-and-cooperation-in-the-democratic-republic-of-congo-and-the-region/