Des scientifiques issus de différents coins du monde se réunissent en France, à l’Université d’Angers du 5 au 7 juin, dans le cadre du 4ème congrès international de la Chaire Mukwege. Avec comme thème « Violences sexuelles et enfance en guerre », ces retrouvailles après la Chaire de Liège (Belgique) en 2019 et celle de Bukavu (RDC) en 2022 , auront tenu toutes leurs promesses, en mettant sur la table des scientifiques la problématique liée au sort des enfants affectés par les violences sexuelles en temps de conflits armés, à travers le monde.
Prenant personnellement part à cette cénacle scientifique lui dédiée, le Dr. Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018, s’est montré satisfait des débats et de l’appropriation du sujet sur les violences sexuelles, par la communauté scientifique du monde. Ce moment, qui pour le gynécologue congolais est « un moment de rêve », permet aux scientifiques et aux experts de se pencher sur cette question, n’a attiré l’intérêt du monde que récemment.
Certes, il y a 10 ans, le monde se demandait ce qui devrait être fait sur cette question des violences sexuelles, où apparemment il n’y avait pas d’issue. Une référence était faite au désintérêt dont faisait l’objet la question de lutte contre les violences sexuelles, il y a quelques années.
En outre, le gynécologue congolais a été séduit par le thème choisi pour la 4ème chaire internationale portant son nom : « Violences sexuelles et enfance en guerre ». Pour lui, le fait que les conflits armés soient signalés sur l’ensemble de la planète appelle à une implication globale, afin de trouver une solution sur la question des enfants affectés par la violence sexuelle dans des zones en guerre.
« Je dois dire que c’est le moment puisque les conflits émergent partout, sur tous les continents. Et je crois que nous avons un rôle à jouer afin d’alerter la communauté internationale, d’alerter notre société par rapport à la destruction des enfants, par rapport à tous ces enfants qui naissent du viol et que ces enfants qui sont malheureusement rejetés constituent une bombe à retardement pour notre société ».
Le quatrième congrès de la chaire réunit et fait dialoguer des chercheurs de diverses disciplines (corps médical et des professionnels de santé, psychologues, juristes, anthropologues, historiens, économistes, philosophes, etc.) travaillant sur ce thème.
Ces assises intègrent également les représentants des ONG et praticiens engagés sur le terrain et travaillant sur le sujet.
« La Chaire internationale sur « La violence faite aux femmes et aux filles dans les conflits » (en abrégé « Chaire Mukwege ») est le fruit d’une démarche initiée par la professeure émérite (ULiège) Véronique De Keyser, Députée européenne honoraire, suite aux premiers contacts du Docteur Denis Mukwege en novembre 2013 avec les psychologues de la Faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Éducation (FPLSE) et les médecins du CHU de Liège, dans le but de mettre sur pied des programmes de coopération pour le suivi des survivantes de violences sexuelles.
Elle crée un réseau international de recherches sur le thème des violences sexuelles subies par les femmes en situation de conflits. Elle entend promouvoir des recherches transversales, interdisciplinaires, et ainsi mieux appréhender tant la prévention que le suivi des femmes victimes de violences sexuelles.
Cette chaire s’est ouverte à différentes universités qui ont déjà accueilli le Dr Denis Mukwege, notamment celles qui lui ont décerné un titre de Docteur honoris causa.Rappelons que le 1ᵉ Congrès s’est déroulé le 13 au 15 novembre 2019 à l’Université de Liège en Belgique. Le 2ᵉ Congrès s’est tenu le 1er au 3 novembre 2022, à l’Université Évangélique en Afrique en République Démocratique du Congo. Le 3ᵉ Congrès, s’est tenu de nouveau à Liège en Belgique les 23 et 24 novembre 2023. Et le 5ème congrès se tiendra du 3 au 6 décembre 2024 au Palais des congrès, à Montréal au Canada.