Bukavu - 31 janvier 2022

La Fondation Panzi condamne fermement le meurtre de Mme Anne Marie Buhoro. 

Nous sommes en deuil. La vie d'Anne Marie Buhoro, collaboratrice du Projet Intérimaire de Réparations, a été prise dans un acte de violence aveugle. Une fois de plus, la barbarie a pris ce qu'il y a de plus précieux : la vie humaine. 

La Fondation Panzi condamne fermement le meurtre d'une employée de Panzi et défenseur des droits de l'homme, Mme Anne Marie Buhoro Mwabireke. Mme Buhoro a été tuée dans la nuit du 29 janvier 2022 à Minova, au Sud-Kivu, par le capitaine Jérémie Saleh Bin Saleh des Forces armées de la République démocratique du Congo, avec qui elle vivait.

Nous avons perdu une collègue, une militante pour la démocratie, une militante pour la justice, une lanceuse d'alerte, un agent du changement, une mère et une sœur. En 2012, alors que les agresseurs utilisaient le corps des femmes comme champ de bataille, Mme Buhoro a condamné le viol comme arme de guerre et s'est distinguée dans la lutte contre les violences basées sur le genre. Grâce à cela, elle était bien connue à Minova et au Nord-Kivu.

Son assassinat représente les risques que les femmes prennent lorsqu'elles luttent pour le changement et élèvent leurs enfants dans un environnement où la sécurité n'est pas garantie.

La Fondation Panzi dénonce cet assassinat qui sape les efforts des femmes engagées dans la reconstruction du tissu social détruit par la violence.

La Fondation Panzi demande aux autorités judiciaires d'enquêter sur ce crime odieux, d'infliger une peine conforme à la loi et de prononcer une condamnation exemplaire afin de dissuader d'autres auteurs. 

Dr. Denis Mukwege

Co-fondateur et président

Hôpitaux et fondation de Panzi

Lauréate du prix Nobel de la paix 2018